Le cabaret berlinois des années 20 a été le reflet de son époque. A l’origine phénomène artistique d’apparence mineure, il a pris une importance grandissante dans des circonstances politiques précises, à tel point qu’il en est devenu un enjeu de propagande durant la montée du nazisme. Le cabaret rassemblait la somme des désirs, des rêves, des aspirations et des angoisses de bien des groupes sociaux. Plus la ville était touchée par la crise économique et sociale, plus l’avidité à l’égard des plaisirs, des divertissements les plus scabreux semblait importante. Le cabaret était un refuge et un exutoire. Il accueillait aussi bien les ouvriers, la petite bourgeoisie que l’aristocratie décadente. Il mêlait le théâtre expressionniste aux divertissements les plus vulgaires, les chansons à la satire politique. Il offrait un spectacle à peu près unique qui, à lui seul, caractérise aujourd’hui encore le Berlin de l’entre-deux-guerres.
Berliner Nacht se propose de retrouver cet esprit tout en l’adaptant aux enjeux contemporains. Et puisqu’aujourd’hui une élection se gagne moins sur un programme qu’avec un bon storytelling, puisque les politiciens populistes font allègrement usage du droit des saltimbanques à mentir et à raconter des histoires, alors nous allons leur tendre un miroir. Humblement, avec les moyens que nous offre le théâtre. C’est-à-dire en inventant une fiction et en chantant des chansons.
Alexis Ragougneau – Auteur
Au rythme de l’orchestre et des chœurs, entre effervescence artistique, agitation politique et libération des mœurs, le public est plongé au cœur de la vie d’un Cabaret, mené d’une main autoritaire par le Maître de Cérémonie (Fred Ozier). La trame principale se jouera entre deux protagonistes de partis politiques et de sexes opposés : Vlad (Tristan Giovanoli) et Margo (Paola Renout-Lefever).
La défense de la démocratie, justifie-t-elle un recours à la violence ? Affaire à suivre…
